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Abbé Yves GROSJEAN


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29 mars 2011 2 29 /03 /mars /2011 07:38

Famille : Le modèle catholique en quête de sens...

par Benjamin Hutter | dijOnscOpe | mar 29 mar 

Deux parents soudés et une myriade d'enfants... L'image de la "famille traditionnelle idéale", façonnée par des siècles de catholicisme, tombe aujourd'hui en désuétude aux yeux de la société. Lors des universités de la famille qui se sont tenues à Dijon vendredi 25 et samedi 26 mars 2011 sous la houlette du diocèse, démographes, philosophes ou encore spécialistes du mariage ont dressé un constat unanime : après un demi-siècle de révolution des mœurs, ce modèle séculaire doit aujourd'hui se réinventer pour survivre...

Le mariage à l'épreuve du temps

Diacre du diocèse de Dijon, Daniel Bonnot supervise la préparation au mariage des jeunes couples depuis plus de quarante ans. La longévité de son engagement fait de lui un observateur privilégié des évolutions de la société... "En 1948, les jeunes filles étaient convoquées pendant quatre jours à Saulon-la-Rue, en Côte-d'Or, pour se préparer au mariage ; et elles y allaient en vélo ! Aujourd'hui, la préparation des fiancés ne dure pas plus d'une journée et, d'une manière générale, un couple sur deux ne vient plus nous voir avant de se marier", constate-t-il. Un désintérêt qui trouve sa source dans des évolutions sociétales "telles que la mode du "mariage tue l'amour" après 1968, l'idée d'union libre ou encore la contraception, qui permet à des jeunes adultes de vivre maritalement pendant plusieurs années avant le mariage", relève Daniel Bonnot. Dans les années 1960, il rencontrait des couples âgés de 20 à 22 ans. Aujourd'hui, les futurs mariés ont souvent 27 ans lorsqu'ils prennent leur décision...

Mais au fait : pourquoi se préparer au mariage ? Et qui se marie encore ? En 2009, 245.000 couples ont ainsi scellé leur union et 175.000 ont opté pour le Pacs, selon les statistiques de l'Insee. "Bien préparer son mariage permet de penser, dès le début, aux évolutions du couple. Beaucoup de jeunes nous disent qu'ils souhaitent se marier "parce qu'ils s'aiment". C'est bien. Mais également très dangereux car faire reposer le mariage sur de simples sentiments lui fait courir le risque de l'implosion : en cas d'évolution des sentiments, il ne repose plus sur rien", explique Daniel Bonnot.

Selon lui, "à une époque où seul l'amour fusionnel et le rapport sexuel sont présentés comme source de bonheur, où même des médecins et des avocats sont incapables de penser l'évolution de leur couple, il faut réinstaurer une référence religieuse forte dans le mariage". Et de préciser : "La seule manière de garantir la durée d'un couple sur une vie est de rappeler sa valeur sacramentelle. En cas de contentieux entre les deux époux sur la fécondité ou la régulation des naissances par exemple, chacun pourra ainsi trouver un cadre régulateur...". De la théorie à la pratique, le pas est pourtant difficile à franchir ! "Comment parler aux jeunes de Jésus et de l'Evangile alors qu'ils n'en savent rien ?", résume Daniel Bonnot. En terme de promotion du mariage pour les couples des années 2010, la formule magique est donc loin d'être trouvée.

Après 1974, le déluge ?

Pour Michèle Dion, professeur de démographie à l'université de Bourgogne, ce constat de délitement peut être élargi à la cellule familiale dans son ensemble. "La famille traditionnelle a tenu jusqu'en 1974. Cette année-là, la loi relative au divorce par consentement mutuel et la méthode contraceptive ont achevé ce modèle d'un foyer où l'enfant naissait avec deux parents que seule la mort séparait... D'ailleurs, 1974 est également la dernière année où le seuil de renouvellement des générations - 2,1 enfants par femme - a été atteint", commente-t-elle. Et d'ajouter : "Depuis, chaque année, une nouvelle audace fait sauter le cadre de la famille. Le mariage est remplacé par la cohabitation, l'union libre, le Pacs... On ne peut d'ailleurs plus parler de famille au singulier. La société voit aujourd'hui se juxtaposer plusieurs formes de familles, qui rassemblent sous le même toit une agrégation d'individus pas forcément liés par le sang". Ainsi, le foyer serait devenu un lieu de "cocooning" que les membres quittent "quand il ne correspond plus à ces critères de protection et de repos, que l'on soit l'enfant ou le père !", selon la démographe.

A cette juxtaposition des modèles familiaux s'ajoute un élargissement de l'idée-même de famille, comme des responsabilités qu'elle induit. L'allongement de la durée de vie n'y est pas totalement étranger... "Jusqu'au XIXème siècle, quand les parents mourraient aux alentours de quarante ans, les enfants prenaient leur place et, de fait, leur statut d'adulte. Aujourd'hui, une fille née dans les années 2000 sait qu'elle vivra au moins 85 ans ! Dans ce cadre, on peut rester enfant et petit-enfant alors même qu'on est parent et grand-parent... Le sentiment d'être adulte s'acquiert plus tardivement", analyse Michèle Dion.

Surtout, pour la démographe, la généralisation du remariage après une rupture entraîne un "élargissement horizontal" de la famille : "Un enfant peut avoir quatre couples de grands-parents, des tantes et oncles nouveaux... tout en voyant toujours ceux de la famille-souche !". Et de conclure : "Aujourd'hui, des parents appellent "enfant" une progéniture avec laquelle ils n'ont aucun lien. Je trouve que cela brouille fortement la question des responsabilités...".

"La famille traditionnelle ne peut pas être comprise par la société"

Qu'en pense le philosophe chrétien ? "La famille est bien naturelle... mais ce propos ne peut plus être compris par nos sociétés contemporaines", remarque Michel Boyancé, doyen de la Faculté libre de philosophie de Paris. "Je pense que le terme de Nature a perdu de son sens alors qu'il était une évidence au XIXème siècle... En effet, comment la société peut-elle rejoindre Aristote - qui estime que l'homme et la femme sont inégaux par nature - à l'heure où l'égalité et la parité sont des concepts qu'elle porte en étendard ? Comment dire que l'homme et la femme sont le support naturel de la procréation alors que la médecine l'a transformée en choix individuel ? Enfin, même les Chrétiens ont une certaine peur de la Nature : l'idée est aujourd'hui répandue que Dieu a créé l'homme libre et qu'à ce titre, ce dernier doit pouvoir s'épanouir librement dans une relation qui fait fi de toute intervention extérieure", analyse Michel Boyancé.

Le modèle catholique de la famille se trouve donc face à des défis sociétaux qu'il ne pourra dépasser qu'en évoluant... "Mais tout n'est pas perdu ! La famille existe toujours bel et bien puisqu'elle est ressentie comme telle, même sans parenté", remarque Michèle Dion. Et de conclure : "Aujourd'hui, il s'agit seulement de vivre un lien de confiance et d'autorité respectée avec un groupe de personnes ; et il faut accepter le fait que ce rapport ne s'établit plus exclusivement avec les parents".

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