incarnation, à l’image de celle opérée il y a deux mille ans dans le sein de Marie. « Pour autant qu’on la vive dans le “Fiat”,
c’est-à-dire la pleine acceptation de la volonté de Dieu, comme Marie à l’Annonciation », précise le Père François Marie Léthel o.c.d. (cf. La Lumière du Christ dans le cœur de l’Église – Retraite de Carême avec Benoît XVI). Jésus, faisant référence à sa propre mère, avait lui-même souligné dans l’Évangile que « celui qui fait la volonté de [son] Père, celui-là est pour [Lui] une mère… »
Pour le laisser s’incarner en nous à travers la communion eucharistique, il faut donc lui dire, au moment de l’action de grâces : « Que tout se réalise en moi et dans ma vie selon ta Parole ».
3/ S’offrir sans crainte à Dieu
Se donner (on dit aussi se livrer ou s’offrir) à Dieu est une des grandes lois de la vie spirituelle, tous courants et tous saints confondus. Le temps de la communion, où il est là, est un
moment privilégié pour faire cet « acte d’offrande ».
Faut-il en avoir peur (comme si Dieu allait en profiter pour nous envoyer aussitôt quelques bonnes croix bien taillées) ? Docteur de l’Église, Thérèse de Lisieux professe le contraire
: « Je ne puis craindre un Dieu qui s’est fait pour moi si petit… Il n’est qu’amour et miséricorde… ». Se livrer au Christ,
explique-t-elle, c’est donc se livrer à l’amour, à « ses opérations consumantes et transformantes », et « lui permettre de laisser déborder en notre âme les flots de tendresse infinie qui sont renfermés en lui ».
On peut s’offrir à Jésus par les mains de Marie, comme le recommande saint Louis-Marie Grignion de Montfort, et selon sa célèbre formule que Jean-Paul II adopta comme devise et qu’il
recopiait en haut de la première page de ses manuscrits : « Totus tuus ego sum » (« Je suis tout à toi, ô mon
aimable Jésus, par les mains de ta Sainte Mère »). Une devise qu’il est opportun de rappeler, alors que l’Église fête cette année le tricentenaire du Traité de la vraie dévotion à la Sainte
Vierge, d’où elle est tirée.
Élisabeth de Baudoüin
* Cette laïque mariée vit actuellement en Bolivie. Ses écrits ont reçu l’imprimatur de l’archevêque de Cochabamba, Mgr René Fernandez Apaza (cf. Votre messe ne sera plus jamais la même).
« Consacrez, si vous le pouvez, une demi-heure à l’action de grâces, ou au moins, en toute rigueur, un quart d’heure. Il vaudrait mieux, dans la nécessité, diminuer le temps de la préparation
au profit de l’action de grâces. Car pourrez-vous trouver un moment plus saint, plus salutaire pour vous, que celui où vous possédez Jésus en corps et en âme ? » Saint Julien Eymard
É. B.
Source : Famille Chrétienne