Extrait du discours du Pape à son arrivée à Guanajuato hier soir :
"Je viens comme pèlerin de la foi, de l’espérance et de la charité. Je désire confirmer dans la foi les croyants dans le Christ, les fortifier en elle en les invitant à la revitaliser par l’écoute de la Parole de Dieu, par les sacrements et par la cohérence de vie. Ainsi, pourront-ils la partager avec les autres, étant missionnaires parmi leurs frères, et être un levain dans la société en contribuant à une cohabitation respectueuse et pacifique basée sur l’inégalable dignité de toute personne humaine, créée par Dieu, et qu’aucun pouvoir n’a le droit d’oublier ni de déprécier. Cette dignité s’exprime de manière éminente dans le droit fondamental à la liberté religieuse, pris dans son sens authentique et dans sa pleine intégrité.
Comme pèlerin de l’espérance, je vous dis avec saint Paul : « Il ne faut pas que vous vous désoliez comme les autres qui n’ont pas d’espérance » (1Th, 4, 13). La confiance en Dieu offre la certitude de le rencontrer, de recevoir sa grâce, et sur cela se fonde l’espérance de celui qui croit. Et, le sachant, il s’efforce de transformer aussi les structures et les évènements présents désagréables, qui paraissent immuables et insurmontables, en aidant celui qui dans la vie ne trouve ni sens ni avenir. Oui, l’espérance change l’existence concrète de chaque homme et de chaque femme de façon réelle (cf. Spe salvi, 2). L’espérance indique « un ciel nouveau et une terre nouvelle » (Ap 21,1), permettant de rendre palpable déjà maintenant certains de ses reflets. En outre, quand elle s’enracine dans un peuple, quand elle se partage, elle se diffuse comme la lumière qui écarte les ténèbres qui obscurcissent et blessent. Ce pays, ce continent, sont appelés à vivre l’espérance en Dieu comme une conviction profonde, en la convertissant en une attitude du cœur et en un engagement concret à cheminer ensemble vers un monde meilleur. Comme je l’ai déjà dit à Rome, « qu’ils continuent de progresser sans se décourager dans l’édification d’une société fondée sur le développement du bien, sur le triomphe de l’amour et sur la diffusion de la justice » (Homélie en la solennité de Notre Dame de Guadalupe, Rome, 12 décembre 2011).
Avec la foi et l’espérance, le croyant dans le Christ et l’Église dans son ensemble, vivent et pratiquent la charité comme un élément essentiel de leur mission. Dans son acception première, la charité est « avant tout simplement la réponse à ce qui, dans une situation déterminée, constitue la nécessité immédiate » (Deus caritas est, 31a) comme, secourir ceux qui souffrent de la faim, ceux qui manquent de domicile, qui sont malades ou nécessiteux dans certains aspects de leur existence. Personne, à cause de son origine ou de sa croyance, n’est exclu de cette mission de l’Église, qui n’entre pas en compétition avec d’autres initiatives privées ou publiques ; elle est davantage, avec joie elle collabore avec ceux qui poursuivent ces mêmes fins. Elle ne prétend pas autre chose que de faire de manière désintéressée et respectueuse le bien à celui qui est dans le besoin, à qui il manque précisément plus que tout une preuve d’amour authentique."