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Abbé Yves GROSJEAN


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Le saint du jour

Le psaume du jour

 

 

31 octobre 2013 4 31 /10 /octobre /2013 13:03

Idée reçue : la Toussaint est une fête catholique que des païens anticléricaux cherchent à remplacer par Hallowe’en.

Réalité : n’allons pas si vite en besogne ! Comme le disaient autrefois les passages à niveau, « Un train peut en cacher un autre »…

C’est au 5è s. que remonte l’idée chez les chrétiens de fêter collectivement tous les saints, c’est-à-dire ceux et celles qui, ayant quitté ce monde, sont désormais auprès de Dieu dans la gloire. Cette fête fut d’abord placée non loin de Pâques. Mais elle allait bouger…

En effet, en apportant la Bonne Nouvelle du Christ ressuscité à l’Europe du nord-ouest, les missionnaires ont rencontré des habitudes culturelles bien ancrées. Ainsi, les Celtes avaient coutume de fêter longuement le début de la « saison sombre », entre fin octobre et début novembre. Cette fête celtique insistait sur l’ouverture à « l’autre monde », c’est-à-dire le monde des défunts et des dieux.

Le jugement dernier – Fra Angelico

Les missionnaires adoptent alors une stratégie classique : par l’inculturation, ils vont transformer une fête païenne en fête chrétienne. Les Celtes fêtent « l’autre monde » début novembre ? Qu’à cela ne tienne ! Cette date va devenir (vers le 8è s.) la grande fête chrétienne de tous les saints. A la morbidité des rites païens au moment où la nuit s’allonge, les chrétiens substituent une fête de lumière, en blanc et or : la Toussaint. Cette solennité symbolise la formidable espérance chrétienne que chacun peut être sauvé par la grâce de Dieu. Pour être auprès de Dieu et le contempler sans fin, dans un éternel présent empli de bonheur. Désormais, cette espérance d’une joie sans limite se fêtera le 1er novembre.

Quelques décennies plus tard, le 2 novembre va aussi devenir une célébration importante. Il s’agit de répondre à une question angoissante : qu’en est-il des défunts qui ne jouissent pas encore pleinement de la vision bienheureuse de Dieu ? Sous l’impulsion des Bénédictins de Cluny (Bourgogne), l’Eglise va encourager la prière pour les morts au cours de la messe. Et un jour particulier sera désigné dans l’année pour prier pour eux : le 2 novembre. Aujourd’hui, cette célébration (en violet, couleur de conversion et d’espérance) s’appelle la « commémoration des tous les fidèles défunts ».

Alors, c’est le moment de l’année d’aller visiter les cimetières ! Non seulement ils sont fleuris, mais on peut même y prier de façon particulière aidante pour les défunts[1]. Ces visites doivent être l’occasion de joie, non de sentiments morbides. Dieu s’occupe des défunts et de leur bonheur !

Alors, Hallowe’en contre Toussaint – ne tombons pas dans l’opposition facile ! La Toussaint a remplacé une fête celtique. « Hallowe’en » signifie tout simplement en anglais la « veille » (« evening », abrégé en « e’en ») de la Toussaint (« All Hallows »). Certaines personnes cherchent peut-être à faire revenir la fête païenne sous-jacente à la Toussaint, mais cela ne doit pas nous faire peur ! Ce qui compte pour nous, catholiques, c’est deux choses :

- Nous réjouir le 1er novembre de l’appel universel à la sainteté qui nous concerne tous[2]. La Toussaint nous permet de bien le fêter.

- Prier en cette saison pour les défunts, en particulier ceux de nos familles et ceux pour qui personne ne prie jamais.

« Le Christ est ressuscité des morts ! Par sa mort, il a vaincu la mort ! A tous ceux qui étaient dans les tombeaux, il a donné la Vie ! »[3]

Le P. Nicolas Steeves est jésuite depuis 2000. Diplômé d’HEC et ancien avocat au Barreau de Paris, il a été aumônier à HEC et au Lycée Sainte-Geneviève (Versailles) de 2006 à 2008. En parallèle de ses études (Paris, Londres et Rome), il a collaboré à Radio Vatican pendant 5 ans. Actuellement, il écrit une thèse de doctorat en théologie sur le lien entre la foi et l’imagination (Centre Sèvres) et travaille à l’église Saint-Ignace (Paris).

[1] Paul VI le rappellera en 1976 dans l’Enchiridion indulgentiarum, n° 29

[2] cf. Vatican II, Lumen Gentium n° 39-42

[3] Tropaire de la Résurrection et du Temps pascal de la Liturgie byzantine (Le tropaire est une strophe ou courte pièce poétique introduite dans un texte liturgique)

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